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Construction
Après plus d’un demi-siècle de chantier, l’Argus One est inauguré en 2198 et devient le plus grand véhicule spatial jamais bâti, et par la même occasion la plus grande fierté de la Fédération. Son but : représenter la Fédération dans toute la galaxie. Alors que le territoire à gouverner s’étale sur des distances exceptionnelles, il semble plus qu’urgent de pouvoir exercer son autorité avec plus de facilité et surtout de rapidité. L’Argus One est le seul en fonction mais il n’est pas unique ; deux autres vaisseaux identiques étaient en conception. Il s’agit d’un concentré d’innovations technologiques, un vaisseau capable de traverser le territoire fédéré sans faire d’escale, se ravitailler ou d’autre besoin de maintenance. Or, il est essentiellement, et avant tout, un engin militaire aux capacités de défense et d’attaque impressionnantes. Une démonstration de force qui se veut plus dissuasive que menaçante. Le vaisseau fut l’objet de nombreuses critiques malgré l’exploit accompli : dépense inutile, mégalomanie, paranoïa, on a accusé la Fédération de tous les maux. Le vaisseau termina sa construction en pleine crise interne. Conséquence directe, malgré son inauguration, l’Argus resta dans l’orbite de Mars, sans mission, pendant plusieurs mois.

Intégration à la flotte
À la veille du départ de sa première mission de reconnaissance, tout est subitement annulé lorsque Triumvirat profite du scandale d’Astoria pour démanteler la Fédération. Une décision que l’armée fédérée ne peut et ne veut pas entendre, car elle n’a jamais reçu l’ordre de détruire Astoria, contrairement à ce qui lui est reproché. Alors que l’armée est reprise par le Triumvirat, les militaires se déchirent entre ceux qui refusent de désobéir au nouvel ordre et ceux qui restent fidèles à la Fédération. Sur Mars, la tension entre les deux opinions les pousse à ouvrir le feu. C’est le gouverneur de Mars et général de l’armée, Adam Wilkinson, qui mettra finalement fin à tout ça en tirant la dernière balle qui visait le capitaine de l’Argus. Dans une ultime rébellion, il prit le contrôle du vaisseau et embarqua à son bord tous ceux qui refusaient de trahir leur badge fédéré ainsi qu’une dizaine de vaisseaux qui s’éclipsent à la vitesse de la lumière, loin de la Terre.

L’Argus est, sans conteste, le vaisseau le plus important de la flotte. Si le Columbiad en est le coeur, l'A1 en est le cerveau. Le gouvernement siège à son bord pour y prendre toutes les décisions qui dirigeront la flotte. C’est le centre opérationnel, là où convergent toutes les informations relayées par les autres vaisseaux. Sur le pont de commande, on s’assure que tous les vaisseaux restent en formation et que ceux qui naviguent entre n’entrent pas en collision. On surveille aussi les alentours, tant dans l’espace que sur les canaux radios : à l'affût d’une nouvelle découverte terrestre ou d’un signal de détresse.

C’est ici que l’Amiral et le Vice-Amiral passent de nombreuses heures, en compagnie de ceux qui se relaient jours et nuit pour faire fonctionner le tout. Essentiellement construit à des fins militaires, l’Argus dispose des locaux et de l’équipement indispensables pour former, entraîner et loger les militaires fédérés. On peut aussi stocker un grand nombre de matériel, comme des armes mais aussi des vivres. Une partie de ce stockage est scellée et précautionneusement gardée. Il s’agit des provisions d’urgence qui, en cas de crise, sont capables de faire survivre la flotte quelques semaines.

Sur les flancs des quais d'amarrages une trentaine de vaisseau de chasse ou d'exploration se tiennent prêts au décollage à toutes heures du jour ou de la nuit. A l’avant de l’Argus, là où la proue porte fièrement le symbole de la Fédération, sont réunis le Conseil et l’Assemblée des 30. Toute l'administration de la flotte est gérée dans le dédale de bureaux et salle de réunion. Tous les stellariens sont un jour passés par ici : pour diverses réclamations, comme un déménagement ou une naissance, pour être jugé au tribunal ou être jury, pour recevoir son diplôme ou encore pour acquérir son statut de stellariens à son arrivée.

Habitations
Les habitations militaires et civiles sont strictement séparées, tant pour ne pas distraire les militaires que pour ne pas perturber le quotidien des Stellariens. Les académiciens sont aussi mis à part, divisés dans des dortoirs homme et femme selon leurs spécialisations. Une cohabitation forcée qui créé plus de liens solides que de tensions. Les habitants de l'Argus n'ont pas à se plaindre de leurs locaux. S'ils ne sont pas tous spacieux, ils bénéficient de la modernité et du bon entretien d'un vaisseau conçu sur mesure pour une longue occupation.

Ambiance
L’Argus One est ouvert à tous, bien qu’il soit bien plus facile de croiser un militaire en uniforme qu’un travailleur lambda, aussi présents soient-ils. Les militaires dominent et imposent leur mode de vie sur le vaisseau dans un mélange de rigueur, d’organisation assidue et d’intransigeance. La présence de nombreux gradés ne fait qu’accentuer cette atmosphère parfois austère. Malgré la séparation des habitations, cela ne les empêche pas les habitants de l'Argus de retrouver leur convivialité dans les espaces de vie commune. Loin des regards de la hiérarchie et loin de leurs responsabilités, les fédérés se libèrent très vite de leur air grave pour se vanter sans modestie de leurs exploits variés.