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Construction
L'origine, tout comme le constructeur, de l'Hélios restent à ce jour inconnus. Si certaines rumeurs courent parfois dans les milieux les plus méfiants de la fédération, beaucoup ont cessé de s'en inquiéter, voyant que les scientifiques originaires du biodôme emporteraient leur secret parmi les étoiles.

Intégration à la Flotte
Coupé du reste de la galaxie, l’équipage d’Hélios – composée essentiellement de scientifiques – s’était volontairement privé de toutes communications extérieures. Ainsi, il ne se serait pas distrait par la politique terrienne et éviterait le piratage ou le sabotage externe de ses données de recherche, dont personne ne connaît les tenants et aboutissants, même aujourd’hui. Passé la surprise de leur rencontre, la station ainsi que la flotte entrèrent en contact sans crainte. C’est avec stupeur que les scientifiques apprirent pour la chute de la Fédération, trois ans après être resté dans l’ignorance totale. Dans l’impossibilité de retourner sur Terre, car leurs recherches n’y survivraient pas, Hélios a émis la possibilité de rejoindre la flotte malgré leur manque de transparence. Ils expliquèrent seulement la fonction de leurs nombreux dômes, dans lesquels étaient reproduits artificiellement des écosystèmes afin d’en apprendre davantage sur la terraformation. La flotte imposa alors un accord pour mieux coexister : la station devait mettre à contribution l’entièreté de ses locaux au service de la flotte et de ses habitants, à l’exception du dernier étage, qui donnait accès à deux dômes. Les sections D24 et D25 resteraient leurs laboratoires privés et ne seraient pas soumises à la juridiction de la flotte. Un accord qui fut signé sans la moindre hésitation par les scientifiques. Aujourd’hui, il ne subsiste qu’une centaine de membres de l’équipage originel.

Les dômes de l’Hélios sont extrêmement sollicités par la flotte. Leur capacité à simuler n’importe quel environnement permet une multitude de fonctions, notamment l’agriculture. Ils profitent de cette technologie pour cultiver ce qui nécessite des conditions très particulières, comme pour les arbres fruitiers dont ils accélèrent la croissance. Ils y entraînent les militaires aux conditions terrestres, météorologiques et d'apesanteur. Autre utilisation mais pas des moindres, les dômes servent à créer des espaces naturels dans le seul but d’en profiter. Avec Tiantang, c’est le seul endroit où l’on peut retrouver la sensation de marcher dans l’herbe, d’être ébloui par le soleil et de frissonner sous l’air frais. Bien que artificielles, ces simulations permettent d’entretenir le souvenir autant que le moral. C’est en partie pour profiter de ces dômes que les stellariens viennent visiter l’Hélios.

Le vaisseau compte le plus faible nombre de résidents. Il héberge seulement l’équipage nécessaire à l’entretenir, un équipage qui comprend la plupart des scientifiques de la flotte. Cela n’en fait pas un lieu fermé pour autant. Moins agité que le Columbiad ou le Colossus, l’Hélios n’en demeure pas moins prisé par la population. C’est ici que l’on vient se ressourcer, loin du bruit et des fourmillements qui remuent toute la flotte. C’est d’ailleurs pourquoi les enfants sont souvent amenés ici pour étudier. Malgré l’énergie nécessaire pour maintenir l’Hélios en fonction, la flotte refuse de se débarrasser de son unique monument culturel.

Construction
Les vaisseaux Kyozō (commercialisés massivement sous le nom de « Colossus ») sont des engins conçus par l’entreprise privée Shinbashi. Une dizaine de modèles ont été construits, dont la seule caractéristique notable est leur taille immense. Véritable hangar mouvant, le Colossus 5 est capable d’accueillir une cinquantaine d’engins de taille modeste pour le stockage ou l’entretien : une mascarade pour la tenue d’activités illicites, notamment la contrebande. Dans le dédale de docks, de grues, de machines et de vaisseaux en mouvement, les modèles Colossus regorgent de cachettes, de couloirs dissimulés et d’autres endroits impénétrables sans un plan détaillé des lieux, ce qui rendait une fouille particulièrement éprouvante et rarement efficace. Le Colossus 5 avait pour particularité de dissimuler non pas de la marchandise, mais des esclaves. C’est sur le numéro 5 que les pirates pouvaient accoster à l’abri de tous les regards pour livrer les prisonniers qui finiraient leurs jours au service de la colonie Shinbashi. Le cinquième colosse avait acquis une réputation bien plus effrayante que n’importe quelle prison spatiale.

Intégration à la Flotte
L’enfer prit fin lorsqu’une livraison trop ambitieuse apporta un nombre conséquent d’esclaves avides de liberté. Ces derniers réussirent à renverser la situation à leur avantage grâce à leur grand nombre et le manque de vigilance de leurs bourreaux. Une bataille éclata au sein du vaisseau et les représentants de Shinbashi furent les premiers à tomber. Les pirates restants réussirent à se réfugier dans leurs vaisseaux, mais furent incapables de décoller, pris au piège dans les cellules de leur propre prison. La tension entre pirate et anciens esclaves dura trois jours jusqu’à l’apparition improbable d’un accord. Alors que le Colossus 5 mettait le cap vers la Flotte, les pirates eurent le choix : rentrer sur Keller, honteux et pourchassés par Shinbashi pour leur échec, ou se rendre et accepter une nouvelle vie sans crime sur la Flotte. Une poignée se risqua aux représailles, les autres se plièrent à l’offre pour sauver leur peau.

Chantier de réparation (frankhong)Une fois intégré à la flotte, le Colossus a subi très peu de changements, sinon la suppression de tous les dispositifs de confinement du marché d’esclave. Si son architecture anarchique pose des problèmes de surveillance et d’organisation, elle est néanmoins grandement utile pour les chantiers. L’immense hangar dispose une quinzaine de quais d'amarrage sur lesquels on effectue la maintenance d’engins. De nombreux vaisseaux du Pack viennent sur le Colossus pour une visite d'entretien, mais aussi pour y déposer des Stellariens et des marchandises. Ces marchandises seront ensuite stockées pour être distribuées partout dans le Nœud par les dockers. Il ne fallut pas longtemps au marché noir pour s’installer dans ce labyrinthe métallique et encore moins de temps à la Fédération pour le découvrir.

Habitations
Un peu moins de la moitié des habitants du Colossus vivent dans leur vaisseau, le même avec lequel ils sont arrivés jusqu’à la flotte. Ce sont de petits engins dont la capacité ne dépasse pas les 4 à 5 personnes. Ce sont généralement des anciens équipages indépendants, comme des explorateurs ou des anciens pirates. Leurs vaisseaux sont stationnés sur une vaste plateforme pour éviter d’utiliser du carburant inutilement. Certains engins sont réquisitionnés pour transporter des Stellariens de vaisseau en vaisseau. Étroitesse d'une cabine sur le C5 (R. Rakhmatullin) L’autre moitié des habitants, des ouvriers ou des ingénieurs, disposent de cabines avec le nécessaire, si on ne tient pas compte de l’espace. Il est donc évident que le Colossus n’est pas un vaisseau pour établir une vie de famille. C’est d’ailleurs l’un des rares endroits de la flotte où les enfants sont interdit d’accès, par sécurité. Aussi, tous ceux souhaitant fonder une famille sont prioritaires pour déménager.





Ambiance
À la place d’une ambiance familiale, il règne un chaos ambiant auquel certains mettent plusieurs mois à s’habituer. La présence d’anciens Kellaris influence la mentalité générale qui se veut insoumise, quelque peu agitée, mais vaillante. Les travailleurs du Colossus n’en sont pas moins fiables. Ils aiment prouver leur valeur par leurs efforts acharnés et faire preuve d’un travail de qualité.

Construction
Les modèles Regina sont des vaisseaux fédérés de soutien médical ou logistique. Le premier modèle a été conçu en 2148 et en cinquante ans, c’est une soixante de vaisseau qui ont été construit. Les premiers modèles ont rapidement disparu au profit de ceux qui bénéficiaient de technologies plus récentes. Avant la chute de la Fédération, le Regina Mercy était l’un des plus anciens modèles. Aujourd’hui, il en est sûrement le dernier.

C’est un vaisseau iconique qui s’est illustré par ses nombreuses missions périlleuses et ses réussites héroïques. Il était essentiellement utilisé lors de missions de sauvetage militaires et civiles, ainsi que lors d’incidents majeurs. Le Regina a sauvé de nombreuses personnes d’une station défaillante, d’un vaisseau à la dérive ou d’une planète austère. Servir dans l’équipage du Regina Mercy était – et est encore, à ce jour – considéré comme un honneur. Au fil de ses exploits, être affecté au vaisseau était devenu le rêve de nombreux académiciens. Un rêve réservé aux meilleurs élèves fédérés, faisant en sorte que de grands noms de la Fédération y ont fait leurs classes.

Intégration à la Flotte
Le dernier exploit du Regina Mercy remonte à la catastrophe d’Astoria. Il mena une poignée de vaisseau capable d’entrer dans l’atmosphère en ébullition de la planète et permet l’extraction de milliers d’astoriens. Malheureusement, cela ne fut pas suffisamment pour sauver toutes les victimes. En plus de le vivre comme un échec, l’équipage profondément marqué dû faire le deuil de leurs nombreuses pertes sacrifiés pour le sauvetage.

Deux ans plus tard, lorsque la Fédération fut jugée coupable et responsable de la catastrophe d’Astoria, les membres du Regina Mercy furent les premiers à contester le verdict. Les membres de l’équipage étaient incapable de croire la Fédération coupable d’un tel massacre. La capitaine du Regina Mercy, Cho Dae, ancienne cadette sous les ordres d’Adam Wilkinson avant qu’elle ne devienne l’un de ses précieux conseillers, fut en première ligne lors de la rébellion des fédérés. Ainsi, le Mercy prit la fuite aux côtés de l’Argus One et l'entraîna dans cette folle décision tous ceux qui avaient confiance en ce respectable équipage.

Habitations
À l’exception de son équipage, le vaisseau n’héberge pas de Stellariens de façon permanente. Les séjours à bord du Regina ne sont que de courte durée, le temps d’un rétablissement ou d’un apprentissage. L'équipage dispose de quartier personnel dont le confort est légèrement supérieur à la moyenne. Un confort que chacun prend toujours plaisir à retrouver après avoir partagé les nombreuses chambres de garde où les travailleurs peuvent se retrouver à dormir par dizaine dans l'espoir de fermer les yeux quelques heures.

Salle de soin sur le Megina Mercy (B.Lo) Il existe très peu de chambre individuelle sur le Regina Mercy. Conçu pour acheminer les blessés, et non pour accueillir leur rétablissement complet, le vaisseau dispose essentiellement de grande salle de soin dans lesquels sont entreposés des rangés de lit médicaux. Les architectes se sont débrouillés pour diviser certaine de ses salles en érigeant des murs pour offrir un peu d'intimité au cas les plus grave. Autrement, les victimes doivent se contenter d'un simple rideau.




Ambiance
C’est un lieu de passage constant qui, malgré son fourmillement, sait garder une atmosphère étrangement apaisante. De quoi compenser les périodes difficiles et événements sinistres que l'on peut traverser à son bord. Les Stellariens se savent entre bonnes mains, une impression très certainement due à la réputation des lieux. Dans tous les cas, l’équipage – que l’on reconnaît aisément dans leur tenue bleu marine orné d’un petit sigle argenté sur la poitrine – fait tout en son pouvoir pour offrir le meilleur confort à ceux qui en ont besoin. Ce sont des équipes dévouées et bienveillantes, qui, obligées de vivre et de travailler chaque jour ensemble, sont liées par une forte solidarité.

Construction
Construit pour les fortunés de la galaxie par Kurosawa, ceux ayant les moyens de se payer une croisière à bord d'un vaisseau dédié à leur confort et à leur bien être, avec aucun autre but que faire quelques détours parmi les points d'intérêts de l'espace. Venant de la Terre, le Tiantang accueillait les pontes de toutes les colonies, ainsi que leurs familles et on disait que certaines des alliances les plus profitables s'étaient formées à son bord. Terrain censément neutre, le Tiantang noyait sous les strass et les paillettes les dents longues des Grands de l'Espace connu.

Intégration à la Flotte
C'est lors d'un de ces voyage de plusieurs mois, qui se voit écourté par l’ordre imminent du Triumvirat de revenir sur Terre. Le Tiantang ne tarde pas à mettre le cap sur la Terre, abasourdi par ce retournement politique. Au même moment dans un autre système solaire, on dénombre une dizaine de vaisseaux se dirigeant sur la station d’extraction de Chronia. Paniqués, mais aussi révoltés par ce changement de situation, des ouvriers de stations spatiales annexes trouvent refuge sur Chronia. Ils fuient, car ils ont peur : peur de se retrouver sans travail et de devoir survivre sur une planète que la plupart n’avaient jamais connue. Alors quitte à survivre, ils préféraient survivre dans l’espace, celui qui leur était si familier. Il est néanmoins impossible pour eux de rester cachés éternellement sur Chronia.

C’est plus de la moitié de la station qui déserte dans un engin rafistolé, lent, dans lesquels ils s’entassent avec leurs familles. Dans leur dérive, les deux vaisseaux se rencontrent : l’équipage du Tiantang croit bon d’accueillir les ouvriers à son bord pour les ramener sains et saufs sur Terre. Or, tout les oppose et si les ouvriers ont accepté de monter à bord, c’est dans le seul but de s’emparer du vaisseau. Les négociations commencent à peine qu’un coup de feu est tiré pour se faire entendre. On ne saura jamais qui a tiré en premier, mais le résultat fut sanglant. Les ouvriers prirent le dessus et démarrèrent alors une véritable chasse à l’homme dans le vaisseau. Tous ceux qui désiraient rentrer sur Terre furent abattus.

Leurs actes étaient motivés par la peur et la paranoïa. Personne ne voulait prendre le risque de laisser un traître lancer un appel au Triumvirat. Il va sans dire que le conflit se transforma vraisemblablement en un acte de haine envers l’injustice sociale, alors que les ouvriers constatent la belle vie des plus riches.

La rébellion du Tiantang fut la plus meurtrière jamais recensée dans l’histoire de l'immigration de la flotte. C’est avec stupeur qu’au moment de laisser le vaisseau rejoindre la flotte, les douanes découvrent autant de réfugiés que de morts. Cet incident particulièrement sensible ne fut jamais réellement traité par la flotte. Les survivants furent intégrés au reste de la flotte et chacun ferma les yeux sur les horreurs commises pour accéder à la liberté.

A peine évoqué dans les registres, le sang nettoyé et les traces effacées sinon détruites, le passé de Tiantang a été enterré lors de sa reconstruction. Une reconstruction qui s’est divisée en deux parties. Les étages inférieurs furent détruits car les dégâts causés étaient trop importants. Une fois les murs abattus, il resta de grands espaces aménageables dans lesquels les ingénieurs installèrent des fermes de production. Les étages supérieurs furent, eux, rénovés afin de garder les lieux de divertissement et de détente. Ce qui en fait un des lieux les plus fréquentés. Les bars, salles de spectacles, de jeu ou de sport très appréciées des stellariens car les rénovations ont conservé l’aspect luxueux du vaisseau croisière. Quant aux habitants du Tiantang, de nombreux salariés du vaisseau mais pas seulement, ont emménagé dans les cabines des vacanciers, jouissant ainsi de leur confort tout aussi optimal.

Le Tiantang a des faux airs de vacances. Ici, on se laisse rapidement aller au plaisir pour compenser le dur labeur effectué sur le reste de la flotte. Il n’est pas rare que les Stellariens perdent pied en ne voyant pas le temps passer. On profite aussi des façades innocentes pour faire circuler un trafic moins licite mais plus rentable. Ce n’est pourtant pas ce qui fait le plus gros défaut des lieux. Son passé, comme ancré à jamais dans la carcasse du vaisseau, a tendance à ressurgir. Il divise les foules, réanime des débats, de sorte que la milice est bien souvent obligée de calmer les ardeurs de ceux qui ont trop bu.

Construction
Qiang était destinée à devenir la cinquième planète colonisée par la Fédération. Située dans un système prometteur, la colonie était la première étape d’une expansion ambitieuse au-delà de Lupine, son point de départ. Un an de voyage attendait les quelques quatre mille colons partis sur le Columbiad, un vaisseau mis en service depuis une dizaine d’années, mais qui n’avait pas encore fait ses preuves. Quarante ans s’étaient écoulés depuis la colonisation de Lupine, la dernière planète colonisée, après quoi les colons furent notamment appelés pour des stations sans grande envergure.

Intégration à la Flotte
L’excitation fut donc à son comble pour ces habitués des voyages stellaires qui allaient, encore une fois, permettre d’écrire une nouvelle page de l’histoire. Deux mois avaient passé depuis leur départ quand ils reçurent un contre-ordre : revenir sur Terre. La Fédération était tombée et leur mission s’en trouvait avortée alors même qu’elle commençait. La trajectoire du Columbiad fut stoppée immédiatement. La plupart des occupants du vaisseau n’avaient jamais connu la Terre et n’avaient aucune envie de la connaître. Ils avaient tous dédié leur vie à l’expansion de l’humanité et à son rayonnement dans la galaxie. Retourner sur Terre, c’était réduire à néant tous les efforts de leurs ancêtres, qui avaient quitté leurs maisons et leurs familles pour un meilleur futur. Le Columbiad resta alors à la dérive pendant un mois, paralysé entre l’aberration, le doute et la peur, celle de se mettre à dos ce nouveau gouvernement qui répudiait leur précieuse idéologie. C’est en explorant les radios pirates que les colons furent informés de la rébellion d’Adam Wilkinson. La relation entre colons et militaires fut toujours épineuse, d’abord par désaccord, avant de devenir un principe, un stéréotype que les masses avaient adopté sans réfléchir. Pourtant, les différends furent mis de côté, car le gouverneur de Mars avait eu le courage de faire ce que personne au sein du Columbiad n’avait osé. Ils abandonnèrent alors leur trajectoire vers Qiang pour se diriger vers la flotte et un horizon inconnu. La décision fut prise à la quasi-unanimité. Un vaisseau fut donné à ceux qui refusaient de devenir hors-la-loi – principalement des non-colons appelés en renfort –, qui s’empressèrent de rejoindre leurs familles sur Terre. Le reste jura aveuglément fidélité au dernier bastion de la Fédération.

Il divisé en deux parties : habitations et production. La tête du vaisseau héberge tous les travailleurs du Columbiad, mais aussi ceux d’autres vaisseaux. Ils ont la chance de disposer d’appartements dans des couloirs pensés comme de véritables rues, alors que le reste de la flotte doit se contenter de cabines. C’est aussi un lieu d’échanges et de divertissement. Ici, on troque et on vend ses produits d’artisanat, comme des vêtements ou des décorations, et on peut aller boire un verre ou assister à un spectacle. L’arrière du vaisseau, quant à lui, est dédié uniquement à la production. Son agriculture nourrit une grande partie de la flotte et de nombreux vaisseaux plus petits dépendent de la station de traitement des eaux du Columbiad. Les résidents sont majoritairement des ouvriers, des marchands et d’autres travailleurs. En tant que vaisseau colonial, il y règne une ambiance très populaire, à la fois chaleureuse et survoltée. Les places à son bord sont chères; ainsi, la plupart des habitants sont les colons de Qiang et leurs enfants, aujourd’hui adultes, ce qui perpétue leurs habitudes et leur mentalité, l’envie d’exploration et de liberté.

Le Columbiad est très souvent perçu comme le centre-ville de la flotte. Il est le vaisseau le plus fréquenté et il est considéré comme le lieu de vie principal. Les fêtes et les rassemblements ont souvent lieu à son bord, tant sa capacité d’accueil est impressionnante. Si vous cherchez quelque chose, il est probable que vous le trouviez lors de l'Australe ou d'un des nombreux marchés. Le gouvernement a une certaine confiance envers le vaisseau et, si elle est bien fondée, cela n’empêche pas les résidents d’en profiter pour y introduire le marché noir et d’autres services moins licites.

Construction
Après plus d’un demi-siècle de chantier, l’Argus One est inauguré en 2198 et devient le plus grand véhicule spatial jamais bâti, et par la même occasion la plus grande fierté de la Fédération. Son but : représenter la Fédération dans toute la galaxie. Alors que le territoire à gouverner s’étale sur des distances exceptionnelles, il semble plus qu’urgent de pouvoir exercer son autorité avec plus de facilité et surtout de rapidité. L’Argus One est le seul en fonction mais il n’est pas unique ; deux autres vaisseaux identiques étaient en conception. Il s’agit d’un concentré d’innovations technologiques, un vaisseau capable de traverser le territoire fédéré sans faire d’escale, se ravitailler ou d’autre besoin de maintenance. Or, il est essentiellement, et avant tout, un engin militaire aux capacités de défense et d’attaque impressionnantes. Une démonstration de force qui se veut plus dissuasive que menaçante. Le vaisseau fut l’objet de nombreuses critiques malgré l’exploit accompli : dépense inutile, mégalomanie, paranoïa, on a accusé la Fédération de tous les maux. Le vaisseau termina sa construction en pleine crise interne. Conséquence directe, malgré son inauguration, l’Argus resta dans l’orbite de Mars, sans mission, pendant plusieurs mois.

Intégration à la flotte
À la veille du départ de sa première mission de reconnaissance, tout est subitement annulé lorsque Triumvirat profite du scandale d’Astoria pour démanteler la Fédération. Une décision que l’armée fédérée ne peut et ne veut pas entendre, car elle n’a jamais reçu l’ordre de détruire Astoria, contrairement à ce qui lui est reproché. Alors que l’armée est reprise par le Triumvirat, les militaires se déchirent entre ceux qui refusent de désobéir au nouvel ordre et ceux qui restent fidèles à la Fédération. Sur Mars, la tension entre les deux opinions les pousse à ouvrir le feu. C’est le gouverneur de Mars et général de l’armée, Adam Wilkinson, qui mettra finalement fin à tout ça en tirant la dernière balle qui visait le capitaine de l’Argus. Dans une ultime rébellion, il prit le contrôle du vaisseau et embarqua à son bord tous ceux qui refusaient de trahir leur badge fédéré ainsi qu’une dizaine de vaisseaux qui s’éclipsent à la vitesse de la lumière, loin de la Terre.

L’Argus est, sans conteste, le vaisseau le plus important de la flotte. Si le Columbiad en est le coeur, l'A1 en est le cerveau. Le gouvernement siège à son bord pour y prendre toutes les décisions qui dirigeront la flotte. C’est le centre opérationnel, là où convergent toutes les informations relayées par les autres vaisseaux. Sur le pont de commande, on s’assure que tous les vaisseaux restent en formation et que ceux qui naviguent entre n’entrent pas en collision. On surveille aussi les alentours, tant dans l’espace que sur les canaux radios : à l'affût d’une nouvelle découverte terrestre ou d’un signal de détresse.

C’est ici que l’Amiral et le Vice-Amiral passent de nombreuses heures, en compagnie de ceux qui se relaient jours et nuit pour faire fonctionner le tout. Essentiellement construit à des fins militaires, l’Argus dispose des locaux et de l’équipement indispensables pour former, entraîner et loger les militaires fédérés. On peut aussi stocker un grand nombre de matériel, comme des armes mais aussi des vivres. Une partie de ce stockage est scellée et précautionneusement gardée. Il s’agit des provisions d’urgence qui, en cas de crise, sont capables de faire survivre la flotte quelques semaines.

Sur les flancs des quais d'amarrages une trentaine de vaisseau de chasse ou d'exploration se tiennent prêts au décollage à toutes heures du jour ou de la nuit. A l’avant de l’Argus, là où la proue porte fièrement le symbole de la Fédération, sont réunis le Conseil et l’Assemblée des 30. Toute l'administration de la flotte est gérée dans le dédale de bureaux et salle de réunion. Tous les stellariens sont un jour passés par ici : pour diverses réclamations, comme un déménagement ou une naissance, pour être jugé au tribunal ou être jury, pour recevoir son diplôme ou encore pour acquérir son statut de stellariens à son arrivée.

Habitations
Les habitations militaires et civiles sont strictement séparées, tant pour ne pas distraire les militaires que pour ne pas perturber le quotidien des Stellariens. Les académiciens sont aussi mis à part, divisés dans des dortoirs homme et femme selon leurs spécialisations. Une cohabitation forcée qui créé plus de liens solides que de tensions. Les habitants de l'Argus n'ont pas à se plaindre de leurs locaux. S'ils ne sont pas tous spacieux, ils bénéficient de la modernité et du bon entretien d'un vaisseau conçu sur mesure pour une longue occupation.

Ambiance
L’Argus One est ouvert à tous, bien qu’il soit bien plus facile de croiser un militaire en uniforme qu’un travailleur lambda, aussi présents soient-ils. Les militaires dominent et imposent leur mode de vie sur le vaisseau dans un mélange de rigueur, d’organisation assidue et d’intransigeance. La présence de nombreux gradés ne fait qu’accentuer cette atmosphère parfois austère. Malgré la séparation des habitations, cela ne les empêche pas les habitants de l'Argus de retrouver leur convivialité dans les espaces de vie commune. Loin des regards de la hiérarchie et loin de leurs responsabilités, les fédérés se libèrent très vite de leur air grave pour se vanter sans modestie de leurs exploits variés.

Le Noeud
On appelle le Nœud ce qui est au centre de la flotte. Au centre sont disposés 6 vaisseaux, jugés comme les plus indispensables, mais aussi les plus fréquentés. Ils sont tous reliés entre eux, comme pour former un seul et même vaisseau. Des ponts font communiquer les engins entre eux. Le tout forme un immense assemblage dans lequel chacun est libre de circuler. Chaque plateforme est accessible sans barrière, dans le but d’éviter le confinement et maximiser les échanges entre résidents. Cette formation doit son nom à sa forme tentaculaire, qu’il est possible d’observer depuis les ponts dotés de baies vitrées. En son centre, on y trouve l’Argus One. Ce vaisseau titanesque est le point où tout culmine. Cette formation, toutefois, n’est pas définitive. En cas de perturbation, comme la traversée d’un champ d’astéroïdes, chacun est appelé à rejoindre son vaisseau d’affection afin de rétracter les ponts. Les vaisseaux du Nœud peuvent alors naviguer librement, sans trop s’éloigner, pour mieux se rejoindre une fois les embûches surmontées.

Le Fer
C’est le Fer qui est chargé de protéger la Flotte. Les 5 vaisseaux militaires l’entourent en un arc de cercle semblable à un fer à cheval. Ils sont les yeux du centre de commande. Ils sont les premiers au front, prêts à parer le moindre danger. En tête du peloton, ils sont menés par l’Intrépide, qui est le premier vaisseau à ouvrir la route. Il est responsable des dix autres cuirassés qui assurent les flancs. Personne ne se balade librement dans ces vaisseaux. C’est un travail de surveillance constant : la flotte entière compte sur eux pour les prévenir du moindre danger et les protéger. C’est grâce à eux que le reste peut dormir sur ses deux oreilles. L’accès est donc limité aux braves militaires formés pour ce rôle.

Les Ailes
Ce sont principalement les vaisseaux de maintenance qui gravitent autour du Nœud. On y retrouve d’autres vaisseaux moindres, plus petits, qui hébergent par périodes les ouvriers affectés aux Ailes. En effet, les travailleurs des Ailes sont souvent confinés quelques jours afin de limiter les allers-retours, mais aussi parce que ce sont des tâches qui demandent un travail intense. En retour, ils se voient offrir le même nombre de jours en repos. Il n’est pas rare de voir cette partie de la flotte s’agiter. Certains d’entre eux sont amenés à se défaire de la formation pour atteindre un astéroïde, par exemple. Pour le reste, c’est un ballet constant, une course pour approvisionner et entretenir la flotte. Après des débuts fastidieux, la formation des Ailes est désormais quasiment parfaite, et tout est orchestré à la minute près pour éviter toute collision.

Le Pack
Concentrés dans le Pack, il y a les engins particulièrement encombrants et lents, comme les cargos ou les hangars. Dans ces derniers sont également stockés une vingtaine de vaisseaux de petite taille, pour un équipage allant d’une à une dizaine de personnes. Ce sont les engins civils, des voitures de l’espace, souvent réquisitionnés pour faire la navette entre des vaisseaux et transporter ainsi les résidents d’un endroit à l’autre. Entre deux cargos se perdent aussi des vaisseaux qui n’ont pas encore trouvé leur utilité. C’est généralement ici qu’on place les nouveaux arrivants, le temps de leur trouver une affectation dans le Nœud ou ailleurs.