1 résultat trouvé pour Chronia

Construction
Construit pour les fortunés de la galaxie par Kurosawa, ceux ayant les moyens de se payer une croisière à bord d'un vaisseau dédié à leur confort et à leur bien être, avec aucun autre but que faire quelques détours parmi les points d'intérêts de l'espace. Venant de la Terre, le Tiantang accueillait les pontes de toutes les colonies, ainsi que leurs familles et on disait que certaines des alliances les plus profitables s'étaient formées à son bord. Terrain censément neutre, le Tiantang noyait sous les strass et les paillettes les dents longues des Grands de l'Espace connu.

Intégration à la Flotte
C'est lors d'un de ces voyage de plusieurs mois, qui se voit écourté par l’ordre imminent du Triumvirat de revenir sur Terre. Le Tiantang ne tarde pas à mettre le cap sur la Terre, abasourdi par ce retournement politique. Au même moment dans un autre système solaire, on dénombre une dizaine de vaisseaux se dirigeant sur la station d’extraction de Chronia. Paniqués, mais aussi révoltés par ce changement de situation, des ouvriers de stations spatiales annexes trouvent refuge sur Chronia. Ils fuient, car ils ont peur : peur de se retrouver sans travail et de devoir survivre sur une planète que la plupart n’avaient jamais connue. Alors quitte à survivre, ils préféraient survivre dans l’espace, celui qui leur était si familier. Il est néanmoins impossible pour eux de rester cachés éternellement sur Chronia.

C’est plus de la moitié de la station qui déserte dans un engin rafistolé, lent, dans lesquels ils s’entassent avec leurs familles. Dans leur dérive, les deux vaisseaux se rencontrent : l’équipage du Tiantang croit bon d’accueillir les ouvriers à son bord pour les ramener sains et saufs sur Terre. Or, tout les oppose et si les ouvriers ont accepté de monter à bord, c’est dans le seul but de s’emparer du vaisseau. Les négociations commencent à peine qu’un coup de feu est tiré pour se faire entendre. On ne saura jamais qui a tiré en premier, mais le résultat fut sanglant. Les ouvriers prirent le dessus et démarrèrent alors une véritable chasse à l’homme dans le vaisseau. Tous ceux qui désiraient rentrer sur Terre furent abattus.

Leurs actes étaient motivés par la peur et la paranoïa. Personne ne voulait prendre le risque de laisser un traître lancer un appel au Triumvirat. Il va sans dire que le conflit se transforma vraisemblablement en un acte de haine envers l’injustice sociale, alors que les ouvriers constatent la belle vie des plus riches.

La rébellion du Tiantang fut la plus meurtrière jamais recensée dans l’histoire de l'immigration de la flotte. C’est avec stupeur qu’au moment de laisser le vaisseau rejoindre la flotte, les douanes découvrent autant de réfugiés que de morts. Cet incident particulièrement sensible ne fut jamais réellement traité par la flotte. Les survivants furent intégrés au reste de la flotte et chacun ferma les yeux sur les horreurs commises pour accéder à la liberté.

A peine évoqué dans les registres, le sang nettoyé et les traces effacées sinon détruites, le passé de Tiantang a été enterré lors de sa reconstruction. Une reconstruction qui s’est divisée en deux parties. Les étages inférieurs furent détruits car les dégâts causés étaient trop importants. Une fois les murs abattus, il resta de grands espaces aménageables dans lesquels les ingénieurs installèrent des fermes de production. Les étages supérieurs furent, eux, rénovés afin de garder les lieux de divertissement et de détente. Ce qui en fait un des lieux les plus fréquentés. Les bars, salles de spectacles, de jeu ou de sport très appréciées des stellariens car les rénovations ont conservé l’aspect luxueux du vaisseau croisière. Quant aux habitants du Tiantang, de nombreux salariés du vaisseau mais pas seulement, ont emménagé dans les cabines des vacanciers, jouissant ainsi de leur confort tout aussi optimal.

Le Tiantang a des faux airs de vacances. Ici, on se laisse rapidement aller au plaisir pour compenser le dur labeur effectué sur le reste de la flotte. Il n’est pas rare que les Stellariens perdent pied en ne voyant pas le temps passer. On profite aussi des façades innocentes pour faire circuler un trafic moins licite mais plus rentable. Ce n’est pourtant pas ce qui fait le plus gros défaut des lieux. Son passé, comme ancré à jamais dans la carcasse du vaisseau, a tendance à ressurgir. Il divise les foules, réanime des débats, de sorte que la milice est bien souvent obligée de calmer les ardeurs de ceux qui ont trop bu.